mardi 16 octobre 2018

Le féminisme dans la série Veronica Mars


S'il y a une chose que vous devriez à tout prix savoir à mon sujet, ce serait la suivante : je suis une grande fan de la série Veronica Mars (oui, j'estime que c'est une information assez primordiale). 
J'ai découvert cette série lorsque j'étais au collège et, fille extrême que je suis, je me souviens parfaitement de ces samedis après-midi que je passais devant M6 à regarder les rediffusions (on n'a pas tous eu la même adolescence).

Pour les quelques personnes qui ne connaîtraient pas Veronica Mars (honte sur vous), la série suit donc Veronica, une lycéenne dans la ville californienne de Neptune qui est scindée en deux clans : les millionnaires des beaux quartiers et ceux des quartiers populaires qui travaillent pour ces millionnaires. Un an auparavant, le quotidien de Nepture a été bouleversé par un drame : le meurtre de Lilly, la meilleure amie de Veronica, dont l'assassin n'a pas encore été retrouvé. Le père de Veronica est l'ancien shérif et a perdu son emploi après avoir accusé le père de Lilly, millionnaire très respecté, d'être l'auteur du crime. Depuis, Veronica et son père ont perdu la sympathie de la majorité de la ville, de même que leur qualité de vie plutôt confortable à l'époque. La série commence donc avec Veronica, devenue très solitaire, qui passe son temps libre à enquêter pour son père, reconverti en détective privé. Elle travaille également pour les autres lycéens qui lui demandent régulièrement des services, mais plus que tout, elle souhaite retrouver l'assassin de Lilly. 

Cette série m'a réellement passionnée car elle est assez unique en son genre : elle mêle des histoires de lycéen.ne.s et des sujets beaucoup plus sérieux reliés au meurtre de Lilly. Le personnage de Veronica est également très bien travaillé : petite blonde au visage angélique, elle est surtout une jeune femme forte, très intelligente et indépendante. 

Une des périodes les plus sombres de ma vie a été en 2007, lorsque la série a été suspendue brusquement à la fin de la saison 3, qui se terminait évidemment sur un gros mystère. En 2013, le réalisateur Rob Thomas a lancé une collecte sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter pour financer un film de clôture de la série, qui a finalement vu le jour en 2014. Mon petit coeur a évidemment fondu. 
Alors que je pensais avoir fait mes adieux à Veronica Mars, il a été annoncé il y a quelques semaines qu'une saison 4 allait être produite pour l'été 2019, soit plus de dix ans après la fin de la dernière saison. Autant vous dire que j'ai fait pipi de bonheur. 

Après cette introduction qui aurait pu être une article à elle toute seule, je souhaitais vous parler de cette série car en revoyant les épisodes plus récemment, j'ai réalisé qu'elle était éminemment féministe. De par les sujets qui y sont abordés mais également le simple personnage de Veronica et le pitch de départ de la série, le féminisme est saupoudré un peu partout, ce qui était assez novateur à l'époque pour une série dédiée aux adolescent.e.s. 

Dans la mesure du possible, je ferai donc en sorte de ne pas trop spoilé la série, même si j'estime que ce serait entièrement votre faute, parce que vous auriez dû la regarder dix ans auparavant (Veronica Mars, un sujet sensible pour moi ? Non, pas du tout).

Maintenant, revenons donc sur ces éléments qui font que cette série est géniale :  


Une dénonciation de la culture du viol
Dès le premier épisode, on apprend que Veronica a été victime de viol lors d'une fête chez une fille de son lycée. Elle n'a aucun souvenir de ce qu'il s'est passé et se souvient simplement d'avoir bu dans un verre que quelqu'un lui a tendu et de s'être rapidement sentie étourdie. A son réveil, elle se retrouve seule dans un lit, sa culotte au sol et elle comprend rapidement ce qu'il s'est passé. 
Après avoir quitté cette maison, elle décide de se rendre au commissariat afin de porter plainte. Elle est reçue par le shérif corrompu qui a pris la place de son père et qui refuse de prendre sa plainte, car elle n'a aucune preuve et qu'il refuse d'aller interpeller les enfants riches qui participaient à cette fête. Veronica n'en a plus jamais parler à personne.

Connaissant la personnalité de Veronica, elle n'allait évidemment pas en rester là. Elle ne manquera pas de se venger du shérif à plusieurs reprises et elle continuera d'enquêter pour trouver et punir celui qui l'a agressée. Elle reste également une jeune femme très forte qui n'a pas laissé ce viol la définir, malgré le traumatisme de cette agression. 

Dans les saisons suivantes et notamment lors de son entrée à l'université, ce sujet est à nouveau évoqué lorsque plusieurs étudiantes sont également droguées puis violées lors de soirées étudiantes. Veronica va évidemment enquêter pour trouver les agresseurs, ce qui l'amènera entre autres à s'intéresser aux étudiants des fraternités qui considèrent les filles comme des trophées de chasse ou d'être confrontée au victim blaming.

En bref, ces viols font partie des plus grosses enquêtes de Veronica et sont un sujet récurrent de la série.


Veronica, à la tête de sa petite entreprise
Lorsque ses camarades commencent à lui demander des services tels qu'enquêter sur des vols de drogue ou disséquer un réseau d'arnaque en ligne, Veronica décide de lancer son petit business. Elle fait ainsi facturer ces services et, le bouche à oreille faisant son travail, elle arrive à mettre de côté un bon petit pactole.
Ces enquête deviennent son job étudiant à part entière et elle finit par devenir une référence en la matière : c'est toujours vers elle que les étudiant.e.s se tournent lorsqu'ils ou elles ont des problèmes avec des gangs ou la police. 


Veronica est loin d'être une "fille docile"
Si elle a beau être une jolie petite blonde au visage angélique, Veronica est avant tout une femme de caractère. Elle ne se laisse pas impressionnée, que cela soit par le shérif, les gangs de motards, les trafiquants de drogues ou les criminels. Elle n'est pas du genre à se plier aux figures d'autorité : elle mène le proviseur de son lycée par le bout du nez et, si elle a beau adorer son père, il sait très bien qu'elle ne suit jamais ses ordres.
Elle se bat pour ce qu'elle croit être juste et n'a donc pas peur de s'attirer des ennuis en commettant des actes illégaux comme entrer dans des endroits par effraction, voler des documents administratifs ou prendre des personnes en filature. 
Veronica veille également à faire justice par elle-même : pour elle, la vengeance est effectivement un plat qui se mange froid, mais patience, elle finit toujours par arriver. Elle sait attaquer et ne manque jamais de répartie lorsqu'il s'agit de se défendre et de s'affirmer.


Une véritable amitié fille-garçon
Je souhaitais enfin évoquer ce dernier point, car j'ai toujours beaucoup apprécié que Veronica ait un meilleur ami garçon. Elle fait la rencontre de Wallace lorsqu'il est attaché au mat du drapeau du lycée par un gang de motards après les avoir dénoncé pour des vols dans le magasin où il travaille. Alors qu'un attroupement d'étudiant.e.s moqueurs s'est formé autour de lui, c'est évidemment Veronica qui est allée le décrocher. 
Par la suite, ils vont devenir très amis et Wallace va devenir l'allier de Veronica dans ses enquêtes. Ils vont également vivre chacun de nombreuses épreuves au cours desquelles ils vont pouvoir se soutenir l'un et l'autre.
Malgré cette grande proximité, il ne va néanmoins jamais rien se passer entre eux deux. Jamais aucune approche et jamais aucune ambiguïté : on est face à une véritable amitié entre fille et garçon et cela fait du bien de constater qu'il ne s'agit pas toujours d'histoires d'amour. 

mardi 9 octobre 2018

Culture du viol et consentement : 4 romans que je vous recommande



Vous le savez, je m'intéresse beaucoup à la culture du viol et à toutes les questions entourant le sujet du consentement qui, bien qu'étant simple (aussi simple qu'une tasse de thé à vrai dire), est toujours dans les débats actuels.

Aujourd'hui, je souhaitais donc partager avec vous 4 romans que j'ai lu à propos de la culture du viol et du consentement. Ces lectures ne sont pas faciles à aborder, mais elles vous permettront de vous documenter sur le sujet s'il vous intéresse. 

lundi 1 octobre 2018

Menstruations : 5 choses que l'on répétera jamais assez



Récemment, j'ai lu Le Grand Mystère des Règles de Jack Parker. Il s'agit d'un ouvrage qui m'attirait énormément car, bien qu'étant une femme menstruée, je pensais avoir encore beaucoup de choses à apprendre sur les règles. J'ai ainsi été très intéressée par la partie "éducative" qui visait à remettre à plat les savoirs élémentaires sur les règles, mais j'ai surtout beaucoup apprécié son étude sociologique du sujet : pourquoi parle-t-on de ragnagnas, pourquoi les marques utilisent-elles du liquide bleu pour illustrer les règles, ou encore comment les règles sont vécues à travers le monde et plus spécifiquement dans les pays en voie de développement...
Il s'agit d'un ouvrage très intéressant que je vous recommande vivement !

Si je vous en parle en introduction aujourd'hui, c'est évidemment parce qu'il m'a inspiré le sujet de cet article puisque nous allons parler de règles. Plus précisément, j'ai pris conscience de l'ampleur du tabou et du manque d'information qui règne, donc je souhaite aborder avec vous 5 choses que l'on ne répétera jamais assez à propos des règles. 

lundi 24 septembre 2018

Mode : comment consommer éthique ?



Si vous avez cliqué sur cet article en pensant que j'allais vous donner des conseils pour consommer éthiquement, je suis désolée car ce ne sera pas le cas. Pour le coup, le titre de cet article est une vraie question que je me pose, et c'est plutôt moi qui serait à la recherche de conseils en réalité. Je vous explique tout.

A force de me documenter sur les sujets liés à l'environnement et les conséquences que notre façon de consommer a sur la Terre, j'ai décidé d'adopter quelques gestes pour consommer de manière plus responsable. Je vous en parlais notamment dans cet article
Cependant, un comportement que j'ai vraiment du mal à modifier est ma consommation de vêtements. Je ne suis pas une grande-grande fan de mode, mais j'aime posséder des vêtements qui reflètent ma personnalité et j'aime passer du temps à trouver les pièces parfaites. Par conséquent, j'achète (peut-être un peu trop) régulièrement des vêtements et, contrainte par un budget étudiant, je me dirige essentiellement vers les grandes enseignes de fast fashion.

lundi 17 septembre 2018

Test de personnalité MBTI : entre introversion et militantisme


Vous connaissez le MBTI test ? Il a été créé par Isabel Briggs Myers et Kathrine Cook Briggs, mère et fille, dans les années 60 et scinde les individus en 16 types de personnalité.

J'ai fait ce test il y a quelques années déjà et ai obtenu le résultat INFJ pour Introversion, Intuition, Feeling et Judgement. On parle plus communément de la personnalité "Avocat", qui se trouve aussi être la plus rare au monde, représentant 1 à 2% des individus.

lundi 13 août 2018

J'étais en collège ZEP



J'ai regardé Entre les Murs sur Netflix, un film français qui traite de l'enseignement dans un collège en zone d'éducation prioritaire. S'il a beau dater de 2008, je ne l'avais pourtant jamais vu.

Au bout de 20 minutes de visionnage, j'ai été frappé par des flashbacks de mes années de collège : j'ai moi aussi était en collège ZEP. Cela va vous paraître bête dit comme ça, mais j'avais presque oublié.

J'avoue que je n'ai que très peu de souvenirs de cette période et je me demande si je n'ai pas fait le choix inconscient de tout effacer de ma mémoire. Je ne me souviens plus très bien des couloirs, des salles de classes, de la majorité de mes professeurs... Mais en fouillant bien, j'ai quelques souvenirs qui me viennent à l'esprit et qui font écho à certaines scènes du film. 

J'ai des souvenirs de cours où il y avait toujours au moins un élève qui se faisait virer, de cours où il était difficile d'entendre le prof parler, où certains nous laissaient sortir avant l'heure tellement c'était épuisant pour eux de faire cours. Je me rappelle des cours interrompus par les alarmes incendies déclenchées volontairement, de ceux où personne ne faisait ses devoirs et où les corrections duraient l'heure entière. Aux tricheries pendant les contrôles, aux profs qui se faisaient insulter, ceux qui sont toujours absents et jamais remplacés, les heures de permanence où les surveillants n'arrivaient plus à nous maîtriser et j'en passe. 

J'ai été première de classe en ZEP. 

Ca a pas toujours été facile à porter, car je me suis souvent sentie en décalage par rapport aux autres. Je ne venais pas non plus d'une famille particulièrement "favorisée" mais j'avais un entourage qui valorisait l'école et qui m'avait fait prendre conscience de son importance. Je me souviens d'un prof de maths que j'avais particulièrement adoré. Il était très jeune et avait la mentalité qui avait avec donc c'était un des rares professeurs qui arrivait à se faire respecter assez facilement. Il prenait le temps d'expliquer, savait rire de temps en temps mais nous recadrer lorsqu'il le fallait. C'était en cinquième et je crois que c'est à ce moment-là que j'ai découvert que j'aimais les maths. 

Après la troisième, je suis entrée en lycée général dans une ville à côté, toujours en public, mais dans un plus beau quartier et plus labellisé ZEP. Peu de gens de mon lycée y ont été acceptés. Je me suis ainsi fait de nouveaux amis et je n'ai quasiment plus jamais côtoyé personne de ce collège. 

En écrivant la fin de cet article, je me souviens de ma mère qui me disait régulièrement que si on voulait réussir, on pouvait le faire dans n'importe quel établissement, qu'il fallait juste s'en donner les moyens.
Aujourd'hui et avec du recul, je ne regrette pas d'avoir été dans ce collège. Cela n'a pas été facile, je le répète, mais cela m'a permis de côtoyer des gens de milieux sociaux variés et d'apprendre à voir plus loin que les apparences et les stéréotypes. 

Parfois, je croise des visages familiers. Certains ont réussi à s'en sortir mais d'autres ont mal tournés et continuent de traîner dans les rues. Cela me fait de la peine souvent, qu'ils n'aient pas eu les mêmes bagages que la plupart au départ de la vie et qu'ils n'aient pas pu recevoir l'aide et le soutien dont ils auraient eu besoin pour briller. 

jeudi 9 août 2018

Inégalités sociales, violences faites aux femmes... : mes reportages préférés



Vous le savez si vous êtes tombés sur ce blog : je m'intéresse énormément aux sujets de société et notamment à inégalités et injustices sociales. C'est donc pour cela que je suis une grande adepte de la section "sociologie et société" de la Fnac, mais je suis aussi toujours à la recherche de reportages. 

Aujourd'hui je vous propose donc une sélection de reportages, tous disponibles gratuitement sur internet, qui traitent de sujets variés et qui m'ont tous touchée et révoltée à leur manière.


1. Le Monde en Face : "Pauvres de nous" - Disponible ici (1h10)

Nous suivons le portrait de 5 personnes, adolescents et adultes qui vivent tous au-dessous du seuil de pauvreté. Adolescent qui se prive pour laisser ses petits frères et soeurs manger à leur faim, un travail prenant mais qui ne paye pas assez, un chômage malgré un bac +7 et j'en passe. Des gens isolés pour qui "les fins de mois durent 30 jours" et qui vivent avec une calculatrice dans la tête et un enjeu : remplir son panier de course avec les produits qui ont le meilleur potentiel pour remplir le ventre pour pas cher. 
Un reportage très touchant de par l'intimité et la proximité qui se créent à travers ces portraits, mais surtout révoltant : non, ce n'est pas de la fainéantise. Comment peut-on laisser des gens vivre de cette manière ?


2. Cash Investigation : "Travail, ton univers impitoyable" - Disponible ici (2h20)

Ce reportage avait fait énormément de bruit à sa sortie l'an dernier et je pense qu'il fait partie de ceux qui m'ont le plus révoltée. 
Dans cette enquête, Elise Lucet s'intéresse aux conditions de travail qui font souffrir physiquement et psychologiquement toujours plus de travailleurs en France. L'enquête est menée dans les entrepôts et magasins Lidl ainsi que les call-center de Free. 
J'ai vraiment trouvé que les images honteuses et à vomir. J'ai été effarée d'entendre que ces chefs d'entreprises privilégiaient le profit au bien-être de leurs salariés et de voir à quel point l'argent pouvait à tel point les rendre insensibles et inhumains.


3. Envoyé Spécial : Homicide conjugal, la mécanique du crime - Disponible ici (35min)

En France, une femme est assassinée tous les 3 jours par son conjoint ou ex-conjoint. Une statistique alarmante mais que l'on peine pourtant à tirer vers le bas. Qui étaient ces femmes qui avaient un bel avenir devant elles ? Et surtout, qui sont ces hommes qui s'estiment légitimes à tuer et violenter leur compagne ?
Ce reportage étudie ces faits divers pour comprendre les circonstances de ces homicides et éclairer la mécanique de ces crimes.


4. Dossier Tabou : "Harcèlement sexuel : les femmes n'en peuvent plus" - Disponible en deux parties ici puis ici (1h40)

Un gros travail d'enquête sur le harcèlement sexuel à l'encontre des femmes : dans les rues, les collèges et lycées et au travail. Au-delà de la simple description des faits, le reportage interroge les hommes et les spécialistes pour essayer de comprendre comment nous avons pu arriver à une situation où les femmes ont peur dans la rue et où les gens pensent qu'une tenue jugée "sexy" justifie une agression sexuelle.
Je me souviens que j'avais été profondément choquée la première fois que j'avais vu ce reportage de par la violence de certains propos entendus.


Avez-vous vu ces reportages ? En avez-vous d'autres à recommander ?

lundi 6 août 2018

L'empowerment féminin comme argument marketing : est-ce un problème ?



Vous avez dû remarqué depuis quelques temps que nous parlons beaucoup de l'empowerment féminin. Ces mots sont sur les lèvres de certains médias comme MadmoiZelle ou Mona par My Little Paris, mais également sur d'autres médias féminins plus anciens comme ELLE par exemple.

Ne s'agissant que de contenus et d'articles, je trouve cela plutôt positif. Cela permet de faire connaître la cause, de mettre en lumière ses solutions et de favoriser un partage d'expériences et de conseils. En bref, que du positif pour permettre aux femmes et aux filles de croire en elles et de booster leur estime personnelle. 

lundi 30 juillet 2018

L'histoire de mes cuisses poilues et moi



Dans un de mes précédents articles, j'évoquais le fait que je craignais de sortir dehors les jambes nues. Ce texte a suscité beaucoup de retours et je ne pense pas vous l'avoir dit, mais il a été republié sur le Huffington Post dans les jours suivants (petit moment de satisfaction personnelle). Sachez que vos retours m'ont beaucoup aidée à prendre du recul sur la situation et que, depuis la canicule, je m'autorise désormais à montrer mes jambes. 

Cependant, hier, j'écrivais à une très bonne amie "Je suis allée travailler en short avec mes cuisses toutes poilues, je suis dans le malaise" (j'avais ajouté un "mdrr" à la fin car j'ai grandi dans les années 2000, mais je ne l'ai retiré ici de peur de perdre en crédibilité).

En effet, s'il y a bien une chose que je déteste dans la vie, c'est m'épiler. Je pense que mon traumatisme vient du fait que j'ai fait de la natation de mes 6 à 18 ans et que, par conséquent, j'ai dû m'épiler chaque semaine pendant toute mon adolescence. Je me souviens que je devais m'organiser pour libérer du temps pour le faire et que déjà à l'époque, je trouvais cela particulièrement énervant.
Alors, lorsque j'ai arrêté la natation en entrant à la fac, je pense que j'ai voulu prendre ma revanche sur la vie (oui, rien que ça). Je découvrais enfin ce sentiment de légèreté dont parlaient toutes les femmes lorsque l'hiver arrivait : pouvoir cacher ses jambes poilues sous une bonne paire de collants opaques ou un jean et s'épiler juste 5cm de chevilles. La liberté. Cependant, lorsque l'été revient, la case "épilation" réapparaît dans les agendas pour mon plus grand désespoir et nous voilà donc aujourd'hui. 

Si je ne me sens encore pas à l'aise avec l'idée de ne plus m'épiler les jambes (et j'admire franchement celles qui arrivent à passer au-dessus du regard des autres ! Vous êtes mes héros !), ma petite révolution personnelle a été que j'ai décidé d'arrêter de m'épiler les cuisses. Mes poils y sont plus fins, moins bruns et j'ai le sentiment que c'est plus "accepté socialement". Alors vendredi, j'ai mis mon short et j'ai arboré mes poils aux cuisses.

Au bout de quelques mètres, j'ai en effet remarqué qu'ils n'étaient pas très visibles au soleil, mais qu'on les voyait plus à l'ombre. Ils sont moins blonds que je ne l'imaginais. Ensuite, je suis montée dans le bus et en m'asseyant, mon short remontait et on voyait encore plus de poils. Alors j'ai fait un truc débile : j'ai mis mon sac à main dessus. 
Plus tard dans le métro, j'ai commencé à me dire que les gens autour de moi allaient voir que j'avais des poils aux cuisses. J'observais les gens pour regarder s'ils fixaient mes cuisses et s'ils arrivaient à voir mes poils malgré mon sac qui les cachaient un peu. Au travail, je me suis assise en cachant bien mes cuisses sous le bureau et en tirant un peu sur mon short pour qu'il ne remonte pas trop en espérant que personne ne remarque rien. 

En bref, je commençais à être totalement parano et je n'arrivais plus à clarifier mes pensées.

Au bout d'un moment, étant donné que j'étais au bureau, il a bien fallu que je pense à un autre chose qu'à mes cuisses. Au fil de la journée, j'ai réfléchi plus posément pour me questionner sur cette paranoïa que j'avais laissé grandir dans la matinée. 

Au fond, est-ce que les gens s'en souciaient vraiment ? Je pense finalement que mes poils aux cuisses, même s'ils les avaient remarqués, devaient être le cadet de leurs soucis. Ils ont peut-être trouvé cela normal et banal.
Si cela les a choqués, c'est que l'ouverture d'esprit n'est pas leur plus belle qualité et donc que leur avis ne doit pas compter pour moi. 

A la fin de la journée, mes cuisses et moi, on attendait mon train du retour et j'ai juste eu envie de taper du poing sur la table et de crier à la foule "REVOLUTIOOOON !!" (malheureusement, il n'y avait pas de table sur laquelle taper et la "foule" se résumait simplement aux gens qui sortaient comme moi des bureaux alentours).
J'ai en effet réalisé que je perdais beaucoup trop de temps à m'épiler et que c'était quand même un grand gâchis d'énergie et d'argent. Je suis fatiguée de devoir adapter mon emploi du temps en fonction de mon épilation parce que j'ai eu le malheur d'utiliser un rasoir étant plus jeune et que maintenant, ils poussent beaucoup trop vite. Marre de devoir dire "ah non je peux pas aller à l'aquabike ce soir parce que je suis pas épilée", marre de devoir mettre un pantalon au lieu d'une jolie jupe quand je me suis mal organisée et marre d'avoir les jambes on fire et pleines de petits points rouges après chaque épilation.

J'aimerai avoir davantage confiance en moi et avoir plus de courage pour assumer de bannir l'épilation de ma vie. Seulement, ce n'est pas aussi simple parfois, surtout avec ce sujet qui reste encore très ancré dans les moeurs. 



Et toi, tu t'épiles ? C'est quoi ton avis sur la question ?

lundi 23 juillet 2018

Sexualité, Humour, Société... : mes youtubeuses préférées



Etant issue de cette fameuse Génération Y, je suis effectivement une grande fan d'internet et de Youtube. Cependant, si j'ai commencé à m'y intéresser principalement en regardant des contenus beauté, ma consommation de vidéos a beaucoup changé au fil des années. J'ai effectivement découvert de nombreux créateurs et créatrices qui proposaient des contenus très intéressants et très instructifs.

Je partage donc avec vous quelques vidéastes que j'affectionne tout particulièrement, en espérant vous donner envie de découvrir davantage leurs univers.

jeudi 5 juillet 2018

Il va falloir trouver du travail



La fin du mois de juin marque l'entrée dans cette belle saison que je n'affectionne pas tellement qu'est l'été. C'était aussi le mois de la Fête de la Musique, de mon anniversaire, mais surtout, le mois qui a sonné la fin de l'année scolaire. Pour ma part, si cette année je vis un peu mal le fait de vieillir (notez que j'arrive à un âge où le mot "grandir" est remplacé par "vieillir") et de faire un pas de plus vers ma tombe, j'ai été d'autant plus stressée par ce mois de juin qui a marqué la fin de mes études.

*insérer ici une musique angoissante de film d'horreur*

jeudi 14 juin 2018

T'es belle quand tu t'énerves



"Moi, je suis déjà aigrie", c'est ce que j'ai déclaré ce matin à mes amies alors que nous parlions de personnes âgées (dis comme ça, ça parait bizarre, mais ne cherchez pas à comprendre ce serait trop long à expliquer) (et oui, on a des super sujets de conversation avec mes potes : les personnes âgées, la vieillesse, la météo... on s'amuse bien).

Pourtant, la vérité est bien là : je suis (un peu) aigrie. J'étais déjà arrivée à ce constat en début d'année pendant un cours, alors que j'étais encore en train de pester pour dieu-sait-quelle-raison-(valable). J'ai pas toujours été comme ça je crois. Je ne sais pas si c'est mon grand âge officiel (bientôt 24 ans) ou mon grand âge officieux (bientôt 84 ans), mais j'admets que je suis de plus en plus irritée par pas mal de choses. Je ne pique pas des grandes crises, mais disons que je suis facilement saoulée. 

Je pense que c'est également venu avec ma prise de conscience féministe car, il faut dire que mon âme féministe est pas mal titillée au quotidien. Ce matin par exemple, en allant rejoindre mes amies, j'ai été saoulée par un mec assis à côté de moi dans le RER  et qui faisait son gros lourdingue avec une fille au téléphone. Juste envie de lui gueuler "elle veut pas te parler c*nnard alors fout lui la paix que je puisse lire mon livre tranquille sans entendre tes p*tains de phrases de merde dans mes oreilles". J'ai commencé Vernon Subutex, donc j'estime avoir le droit à un minimum de silence, bordel. Je précise que le mec était quand même en train de lui demander sa couleur et son plat préférés, pour déclarer ensuite qu'il était le seul à poser des questions et qu'elle pouvait quand même faire un effort pour apprendre à le connaître. J'ai dû me pincer fort pour vérifier que je n'avais pas été propulsée dans un vieux film de mon adolescence aux côtés de Lindsay Lohan...

Bon, comme je fais peur à personne du haut de mon mètre soixante-cinq, j'ai rien dit du tout (#flippette). Je me suis juste contentée de soupirer fort en levant les yeux au ciel comme toute bonne Parisienne d'adoption que je suis. 

De manière générale, je crois plutôt que mes seuils de tolérance et de patience ont fortement chuté, quand les incivilités, l'individualisme et le je m'en-foutisme des gens ont augmenté en parallèle...

Du coup oui, j'ai peut-être un (tout) petit problème de gestion de ma colère. Mais il parait qu'on est encore plus belles quand on s'énerve, alors c'est tout bénéf (non ?).

lundi 11 juin 2018

Discriminations, transidentité, culture du viol... : mes documentaires Netflix préférés



Si vous me connaissez, vous savez que je suis probablement La Plus Grande Fan de la rubrique Documentaires de Netflix. Si vous ne me connaissez pas -ce qui est fort probable-, et bien je vous le dis : je suis probablement La Plus Grande Fan de la rubrique Documentaires de Netflix. Si tu as un compte Netflix et que tu n'as pas consulté cette rubrique, je t'annonce que ta vie changera à la fin de cet article. Promis, juré.

Pour vous inspirer, voici donc une sélection de certains de mes documentaires préférés qui abordent des sujets qui me tiennent à coeur.

jeudi 7 juin 2018

30°C et toujours en pantalon



Alors que l'été approche et que la plupart des filles sont ravies de pouvoir ressortir leurs belles robes fleuries, moi je reste toujours un peu réfractaire au fait de me découvrir. 

C'est pas tellement les robes le problème, car j'en porte beaucoup en hiver, mais avec des collants. Je fais donc partie de ces femmes traumatisées des agressions dans les transports en commun et qui ont donc dû apprendre à adapter leurs tenues pour essayer de se protéger un minimum (je vous ai d'ailleurs relaté mon expérience ici). Avec un collant donc, ça passe, c'est toujours une barrière entre ma peau et le monde extérieur, c'est comme un filet de protection qui calme les ardeurs de certains (avec plus ou moins de réussite). Mais sans collants, c'est plus pareil : il n'y a plus rien qui protège. Alors je réfléchis à l'heure à laquelle je dois rentrer pour éviter les potentielles mises en danger et je me rabats sur des pantalons légers lorsque j'ai le sentiment que je n'aurai pas la force de passer au-dessus des potentiels regards déplacés. 

lundi 4 juin 2018

Comment j'ai arrêté d'être une fille sage



Ce billet m'a été inspiré par le podcast de MadmoiZelle "Sois gentille, dis merci, fais un bisou", le podcast "des anciennes petites filles sages qui ont arrêté de l'être". Il est tenu par Clémence Bodoc qui reçoit pour chaque épisode une "femme ordinaire au destin extraordinaire". Allez l'écouter, c'est plutôt cool ! (moi je les écoute pendant que je travaille, mais ne faites pas comme moi).

Mais bref, aussi cool soit-il, revenons-en à moi, car c'est tout de même autour de mon nombril que le monde danse en ronde, n'est-ce pas ?

jeudi 31 mai 2018

Ma nièce, ce garçon manqué


Ma nièce est adorable. Elle a un caractère bien trempé et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle a de beaux cheveux dorés et des yeux qui font un dégradé de bleu, de vert et de marron au milieu dans lesquels on se perd beaucoup trop facilement. C'est une petite fille très joyeuse et pleine de vie. Et à 4 ans environ, elle a décidé qu'elle n'aimait pas les "trucs de filles". 

vendredi 25 mai 2018

Oui, je fais du marketing



Je fais du marketing.

Voilà, c'est dit. 

L'année de mon Bac ES, j'ai énormément hésité sur la voie à emprunter, comme beaucoup de jeunes de lycéens et lycéennes. J'aimais beaucoup la psychologie et le social, car je souhaitais aider les autres, mais certainement et inconsciemment pour panser mes propres blessures. Je m'étais beaucoup renseignée et j'en avais rapidement conclu que ma personnalité "éponge" et ma fragilité ne m'auraient pas permis d'effectuer ce travail de manière saine. 

dimanche 20 mai 2018

En Bref : du sexisme à la télé et des arbres qu'il faut planter




Aujourd'hui, je vous propose un tout nouveau genre d'article ! J'avais très envie de vous pouvoir aborder avec vous plusieurs sujets de manière synthétique, histoire de vous en informer et/ou d'engager des discussions avec vous.
Evidemment, cela se fera sous forme de liste. Parce que je les aime de tout mon coeur (j'aime bien quand les choses sont carrés, c'est mon côté control freak).

J'espère que ce format vous plaira. 

vendredi 18 mai 2018

Ma sélection de lectures féministes



Depuis quelques temps, le rayon sociologie de la Fnac, et plus particulièrement celui réservé aux femmes, est devenu mon rayon préféré. Je crois que je fais leur chiffre d'affaires à moi toute seule ! Moi qui suis plutôt habituée à lire des romans, j'avais un peu peur de la transition vers les essais, mais finalement, je me suis découvert une nouvelle passion. Tout dépend évidemment des auteurs que vous choisissez, mais ceux que je vais vous présenter étaient très accessibles mais surtout, très instructifs. Et c'est tout ce qu'on aime.
Voici donc ma sélection de lectures féministes :

» La Culture du Viol, de Marlène Schiappa (aussi intitulé "Où sont les violeurs ?")

lundi 14 mai 2018

Qui a tué mon père : ode aux « assistés »



Vous connaissez Edouard Louis ? C'est un tout jeune écrivain, notamment auteur du livre En Finir avec Eddie Bellegueule, que j'ai lu l'an dernier. Dans ce livre, il réglait en quelques sortes ses comptes avec sa famille. La campagne profonde du nord de la France, l'usine, les aides sociales, l'absence de diplôme et de valorisation de l'enseignement, l'alcool et l'éducation par la télévision et j'en passe. Edouard Louis raconte comment il a grandi dans cette famille qui ne lui ressemblait pas et comment il a arrêté d'être Eddie Bellegueule lorsqu'il a commencé à assumer son homosexualité et qu'il a rejoint la capitale pour faire de brillantes études. 

vendredi 11 mai 2018

Fatiguée d'être féministe ?


Je suis abonnée à la magnifique newsletter Slate x Titiou Lecoq aka My Queen (les plus anciens savent) que je lis avec adoration chaque vendredi matin au travail. Dans une ancienne newsletter, elle parlait d'un certain sentiment de fatigue que pouvait parfois entraîner le fait d'être féministe. J'y ai repensé depuis quelques jours, parce que c'est ce sentiment que j'ai ressenti et qui explique pourquoi je n'ai pas écrit ces dernières semaines. 

vendredi 13 avril 2018

Comment j'ai (un peu) modifié ma consommation



Je suis une fille aux multiples combats mais ça, vous vous en rendrez rapidement compte. Donc depuis environ 1 an, j'ai commencé à m'intéresser aux conséquences de ma consommation : sur moi, sur les gens tout au long des chaînes de production et sur l'environnement. Et c'était pas très joli.
Je me suis cependant promis de ne plus jamais me cacher derrière les traditionnelles phrases du style "ça ne changera rien si je suis la seule à modifier mon comportement", car évidemment, si tout le monde se dit ça, rien ne pourra effectivement se produire.

lundi 9 avril 2018

On a toutes une histoire d'agression




Je crois que mon éveil féministe à proprement parler a commencé durant la période où je me suis faite "agressée" dans les transports en commun. J'ai du mal à ne pas mettre "agressée" entre guillemets parce que j'ai toujours l'impression de passer pour une drama queen en employant ce terme. Pourtant, il s'agissait bien d'agressions puisque cela s'est passé sans mon consentement et la loi parle même d'agressions sexuelles dans les 2 histoires que j'aborderai, qui sont donc des délits punis par la loi. 

dimanche 8 avril 2018

Je suis ta pote reloue



C'est pas facile de se remettre à écrire quand on a stoppé toute activité pendant pas loin d'un an. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, écrire, c'est pas tellement comme le vélo. Ca demande un peu plus de pratique pour que les anciens réflexes reviennent. 

J'ai eu envie de reprendre mon blog parce que j'ai réalisé que j'étais la pote relou. Si j'ai longtemps été l'amie discrète qui fait pas trop de bruit et qui rit aux blagues des autres, aujourd'hui, je porte une toute nouvelle casquette et j'en suis secrètement pas peu fière. 

dimanche 11 mars 2018

2 mois sans viande - premier bilan



Il me semblait vous avoir déjà dit que je détestais prendre des bonnes résolutions au Nouvel An. Si ce n'est pas le cas, je vous le dis donc maintenant : je déteste prendre des bonnes résolutions au Nouvel An. J'ai trouve cela un peu ridicule depuis que mes nombreux échecs m'ont fait réaliser qu'on ne changeait pas comme par magie pendant la nuit du 31 décembre. Pour ma part, malgré mes efforts, les mauvaises habitudes revenaient généralement à partir du 7 janvier (pour les plus vaillants d'entre nous, cela peut survenir la nuit du 23, mais je ne suis pas vaillante). 

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