Menstruations : 5 choses que l'on répétera jamais assez

Récemment, j'ai lu Le Grand Mystère des Règles de Jack Parker. Il s'agit d'un ouvrage qui m'attirait énormément car, bien qu'étant une femme menstruée, je pensais avoir encore beaucoup de choses à apprendre sur les règles. J'ai ainsi été très intéressée par la partie "éducative" qui visait à remettre à plat les savoirs élémentaires sur les règles, mais j'ai surtout beaucoup apprécié son étude sociologique du sujet : pourquoi parle-t-on de ragnagnas, pourquoi les marques utilisent-elles du liquide bleu pour illustrer les règles, ou encore comment les règles sont vécues à travers le monde et plus spécifiquement dans les pays en voie de développement...

Il s'agit d'un ouvrage très intéressant que je vous recommande vivement !

Si je vous en parle en introduction aujourd'hui, c'est évidemment parce qu'il m'a inspiré le sujet de cet article puisque nous allons parler de règles. Plus précisément, j'ai pris conscience de l'ampleur du tabou et du manque d'information qui règne, donc je souhaite aborder avec vous 5 choses que l'on ne répétera jamais assez à propos des règles. 

1. Ne sous-estimez pas l'intensité de vos crampes 

Je commence fort avec certainement le point le plus important de cet article : vous êtes les seules à pouvoir juger de l'intensité de vos douleurs. Avoir mal au ventre pendant (ou avant) ses règles est très fréquent, seulement, pour certaines femmes, ces douleurs peuvent être très intenses jusqu'à devenir handicapantes. Il est effectivement estimé qu'une femme sur dix souffre d'endométriose, une maladie gynécologique caractérisée par la présence de tissus de l'endomètre en dehors de l'utérus, causant des douleurs quasiment insupportables.
Bien que cette maladie puisse être très grave, pouvant notamment causer une infertilité, on n'en parle que depuis quelques années et beaucoup de femmes en ont souffert en silence, leurs douleurs étant décrédibilisées à coups de "Prends un spasfon, ça ira mieux après (chochotte !)". Ayant des personnes dans mon entourage et ma famille qui en souffrent, je suis ainsi ravie que la maladie commence à se faire connaitre et que les femmes soient davantage écoutées.

Bref, écoutez votre corps et ne laissez personne juger de la validité de vos douleurs.

2. Le Syndrome Prémenstruel (SPM/PMS) n'est pas un mythe

Avant les règles peuvent subvenir tout un tas de jolis symptômes, regroupés sous le nom de Syndrome Prémenstruel. Celui-ci a souvent été lui aussi décrédibilisé par la culture populaire, parce que sinon, ce n'est pas drôle (non, il ne se réduit pas à avoir une envie insoutenable de chocolat et un gros bouton disgracieux sur le nez). 

On retrouve effectivement des symptômes physiques, comme des maux de dos, des migraines, des douleurs à la poitrine ou encore des désordres intestinaux, mais également des symptômes psychiques comme de l'anxiété ou des déprimes. 

Pour ma part, mon symptôme n°1 est une poitrine douloureuse qui me donne la sensation de porter le poids de l'univers tout entier dans mon petit bonnet A, ce qui est très douloureux comme vous pouvez l'imaginer.

Plus sérieusement : écoutez-vous, prenez particulièrement soin de vous pendant cette période et n'hésitez pas à demander l'aide de professionnels si votre PMS devient trop handicapant. 

3. Il n'y a pas qu'un schéma de règles

Le gros problème des règles dans la société est que l'on communique très peu dessus et que les informations délivrées sont souvent très macroscopiques et ne reflètent que les règles d'une femme "moyenne". Ainsi, lors de mes premières règles, je lisais mon Dico des Filles (que j'ai brûlé depuis) et j'étais effrayée par le fait que mes règles ne correspondent pas à certaines caractéristiques de celles de cette femme moyenne. 

Rappelons-le donc : les règles sont différentes d'une femme à l'autre, et même d'une mois à l'autre. 3 jours ou 7 jours, abondantes ou non, liquides comme la rosée du matin ou coulis de fruits rouges avec des petits morceaux de fraises, régulières comme du papier millimétré ou toujours à la bourre comme un train de la SNCF... : vos règles sont les vôtres et elles ne sont pas comme celle de votre voisine. 

4. Il existe tout un panel de protections hygiéniques qui ne se réduit pas aux tampons et serviettes jetables

Si nous commençons quasiment toutes par des serviettes jetables, jusqu'à se tourner vers les tampons quelques années après, il existe effectivement une multitude de protections hygiéniques ! 

On entend beaucoup parler de la coupe menstruelle en ce moment, mais on peut également évoquer les serviettes lavables, des culottes menstruelles, des éponges menstruelles ou encore du flux instinctif libre, qui est mon petit préféré dont je serai ravie de vous parler dans un billet séparé si cela vous intéresse (dites-le moi !).
Elles ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients, mais n'hésitez pas à tester celles qui vous attirent si vous ne vous sentez pas à l'aise avec vos protections habituelles.

5. Les règles, c'est la nature !

Finissons cet article sur une note positive ! On en a marre de voir du liquide bleu à la télévision et marre d'user de stratagèmes pour aller discrètement changer sa protection aux toilettes. Les règles sont naturelles, elles ont toujours existé et sont vécues par la moitié de la population du monde, donc arrêtons de prendre des pincettes lorsque l'on souhaite en parler ! Je trouve cela quand même aberrant de voir qu'une personne sur deux a ses règles, mais de constater qu'encore plein de jeunes filles ou femmes baissent la voix pour en parler ou pensent encore qu'un tampon peut déflorer une personne vierge. Brisons ce tabou !

Et vous, dites-moi : comment vivez-vous vos règles ?