lundi 4 juin 2018

Comment j'ai arrêté d'être une fille sage



Ce billet m'a été inspiré par le podcast de MadmoiZelle "Sois gentille, dis merci, fais un bisou", le podcast "des anciennes petites filles sages qui ont arrêté de l'être". Il est tenu par Clémence Bodoc qui reçoit pour chaque épisode une "femme ordinaire au destin extraordinaire". Allez l'écouter, c'est plutôt cool ! (moi je les écoute pendant que je travaille, mais ne faites pas comme moi).

Mais bref, aussi cool soit-il, revenons-en à moi, car c'est tout de même autour de mon nombril que le monde danse en ronde, n'est-ce pas ?


Je pense donc que j'ai vraiment arrêté d'être une fille sage depuis environ 1 an. Jusqu'alors, j'avais toujours été une fille plutôt gentille et inoffensive qui s'efforce à faire de son mieux pour que les gens autour d'elle soient à peu près contents. J'ai été une enfant très sage, élève modèle, qui demandait toujours l'autorisation avant de faire quoi que ce soit, mais surtout : une enfant qui adorait respecter les règles. J'avoue que j'ai toujours du mal avec cette habitude même si j'arrive maintenant à prendre un peu plus de recul. Je crois que mon enfance pourrait ainsi se résumer à une phrase : rendre ma mère contente. Contente d'avoir une fille sage, polie, première de classe, qui joue tranquillement dans sa chambre et qui ne fait jamais de bêtise. Aussi loin que je m'en souvienne, je crois d'ailleurs n'avoir jamais été punie, même à l'adolescence.

Du coup, oui, je vous entends me le dire : être une fille trop sage, ce n'est pas ce qu'il y a de plus drôle. Je suis effectivement loin d'avoir eu une adolescence très folichonne. Mais bon, sur le coup, ce n'est pas ce qui m'a le plus dérangée. Je me savais très coincée, mais j'avais admis que c'était le fondement de ma personnalité et que je ne pouvais rien y faire. Jusqu'au jour où j'ai réalisé que j'avais faux sur tout.

Je dirai que j'ai arrêté d'être une fille sage quand j'ai compris que c'était tout de même con de laisser passer les envies des autres avant les siennes. J'étais du genre à fuir les conflits, à donner raison pour éviter les confrontations et finalement, à vivre avec une certaine frustration de garder les choses pour moi. Je n'arrive pas à me souvenir s'il y a véritablement eu un déclic mais je pense que c'est plus ou moins arrivé à cause d'une dispute de famille. Il y en avait eu une grosse qui m'avait beaucoup affectée lorsque je devais avoir 13 ans. J'avais plein de choses sur le coeur, mais je n'avais réussi à rien dire. Alors lorsqu'il y en a eu une seconde il y a environ 3 ans, là, j'ai décidé que je n'allais plus me faire avoir. Comme j'ai toujours une petite part de fille sage au fond de moi, je n'ai pas totalement vidé mon sac, mais j'ai décidé que j'allais m'en foutre (oui, ça c'est de la rébellion !). Plus sérieusement, j'ai modifié ma perception de la situation pour choisir de vivre pour moi : cela n'allait pas m'affecter car ce n'était pas mon problème. Cela parait bête dis comme ça, mais être une fille sage, c'est souvent s'oublier et se mettre au second plan.

A partir de ce moment-là, j'ai commencé à réellement m'assumer et à dire ce que je pensais. Et franchement, cela fait un bien fou ! C'est donc comme ça que j'ai commencé à râler haut et fort, à faire des réflexions aux gens qui m'énervaient, à avoir un véritable avis sur les choses... En conclusion, je suis devenue une vraie mamie aigrie et j'en suis plutôt satisfaite. J'avoue tout de même qu'il me reste encore un peu de travail à faire sur moi-même pour trouver un meilleur équilibre. Parce que  c'est sympa de gueuler sur tout et tout le monde toutes les 5 minutes, mais je suis pas certaine que mon entourage sera capable de supporter encore longtemps la Tatie Danielle que je suis devenue... Bref, je suis donc encore un peu bancale comme fille, mais je vais heureusement un peu mieux.

16 commentaires so far

  1. J'ai toujours été une petite fille sage mais pas pour faire plaisir aux autres. Je pense que ça faisait partie de ma personnalité. Je n'ai jamais fait de conneries parce que je n'avais pas besoin de dépasser la limite. Tant que je trouve les choses justes, je m'y range. Aujourd'hui, je dois encore avoir cette image de fille sage. Et je le suis sûrement mais ça ne m'empêche pas de dire ce que je pense quand je trouve ça injuste. Cependant, j'ai encore des progrès à faire !
    Merci pour cet article !
    Bisous

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    1. Hello !
      Merci pour ton petit mot, c'est intéressant de voir différents "points de vue". Je pense que l'important est effectivement d'être en accord avec ce qu'on ressent à l'intérieur de soi :).

      A bientôt xx

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  2. J'ai lu quelques articles qui allaient dans ce sens récemment, notamment sur la nécessité de réhabiliter la colère comme quelque chose de sain et d'émancipateur, à rebours des normes qui voudraient que les femmes restent "sages" justement !

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    1. Hello Irène,
      Oui c'est vrai qu'on entend de plus en plus ce genre d'histoires, des femmes "qui font que ce qu'elles veulent" et qui ne se laissent rien dicter :). Il faudrait que je me documente un peu plus là-dessus !

      A bientôt xx

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    2. Pour être une personne qui a quelques problèmes avec la gestion de la colère je dois quand même nuancer en disant que, oui, la colère peut être un outil bénéfique pour une personne, mais seulement si elle est contrôlée et mesurée, et pas que l'on est contrôlé par elle.

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    3. Tout à fait d'accord Melgane :)

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  3. Comme le dit la phrase : Les petites filles sages vont au paradis, les autres... où elles veulent ! Ha ! Ha ! :-)

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    1. Hello Sabrina !
      Ahah, pas mal, je retiens ;)

      A bientôt xx

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  4. On peut être une fille sage sans effacer son caractère ! Je suis une fille sage, je respecte les règles, je suis sincère et honnête, je suis droite dans mes bottes, je fais pas trop de bêtises, j'écoutais en classe (la plupart du temps)... mais à côté de ça je râle, contre mon PC qui ne fonctionne pas comme je veux, contre Untel invité de l'émission qui me répond au dernier moment ; et, quand on a des débats au boulot (on a eu des débats sérieux, là ça sent la fin de l'année, on a débattu sur "doit-on dire 11h du soir ou 23h ?" xD) je donne mon avis et quand l'autre parle avec un peu da passion ça ne suffit pas à m'intimider. Je suis une fille sage, mais je ne suis pas une fille effacée pour autant !

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    1. Hello Melgane !
      Je pense que c'est effectivement un équilibre à trouver. Pour ma part, j'en étais arrivée à un point où j'étais devenue une fille effacée justement.
      Mais j'ai conservé une part de fille sage en moi, j'ai toujours un mal fou à outrepasser les règles ;)

      A bientôt xx

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    2. Vivent les règles !
      Les règles, c'est pas fait pour embêter les gens, la plupart du temps !

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  5. Ah ! Oui ! Et si les podcast féministes t'intéresse, j'ai une collègue qui en fait un. Elle s'appelle Alicia Cosculluela et elle fait le podcast Café Simone. En fait ce sont des portraits de femmes, pour les mettre en avant :)

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    1. Oh merci pour la recommandation, je vais aller voir ça :)
      A bientôt xx

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    2. Tu me diras ce que t'en as pensé ! :)

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  6. Oh My ! C'est tellement moi ! Le pire dans l'histoire c'est que je suis une vraie rebelle dans ma tête (lol). Mais devant de simples connaissances ou au boulot, je n'arrive pas à me sortir de cette image de fille gentille et sage ... C'est comme une carapace qui t'assure de n'être jamais mal à l'aise ou dans une situation inconnue. J'y travaille petit à petit mais c'est vrai que quand ça pète on a du mal à se controller et on devient too much.
    Merci pour ce billet fort sympathique :)

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    1. Hello Kim,
      Ahah j'ai ri en lisant "je suis une vraie rebelle dans ma tête", parce que c'est exactement ça !
      Je pense qu'on est du genre à se contenir, se contenir, se contenir et puis à un moment, y'a plus de place et la dernière personne prend pour tout le monde ahah :)

      Merci à toi, à bientôt xx

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