Fatiguée d'être féministe ?

Je suis abonnée à la magnifique newsletter Slate x Titiou Lecoq aka My Queen (les plus anciens savent) que je lis avec adoration chaque vendredi matin au travail. Dans une ancienne newsletter, elle parlait d'un certain sentiment de fatigue que pouvait parfois entraîner le fait d'être féministe. J'y ai repensé depuis quelques jours, parce que c'est ce sentiment que j'ai ressenti et qui explique pourquoi je n'ai pas écrit ces dernières semaines. 

Lorsque l'on commence à s'intéresser aux inégalités femmes/hommes, on se rend rapidement compte que des inégalités, il y en a beaucoup et partout. Quand on décide de retirer ces œillères et de regarder la vérité en face, on a un peu l'impression de découvrir une nouvelle facette du monde. Et c'est malheureusement loin d'être un petit coin paradisiaque. Evidemment, cela motive à vouloir tout révolutionner et changer les mentalités, mais parfois, cela peut aussi décourager. Parce que c'est toujours les mêmes débats qui reviennent et toujours les mêmes sujets de société dont la plupart des gens se foutent royalement et ne mesurent pas l'importance. 

Alors parfois, je doute. Envie de baisser les bras. Ne pas répondre aux stimuli. Oublier qu'on a vu et qu'on sait. Juste pour faire une petite pause, le temps de se reposer et de reprendre des forces. 

Et puis finalement, on lit quelque chose, on voit un reportage ou on assiste à une scène particulièrement révoltante. Et c'est reparti, les batteries sont rechargées à bloc.

Pour ma part, c'est arrivé ce matin, lorsque j'ai regardé le reportage "Envoyé Spécial : viol à domicile" qui traitait du viol conjugal. On y suit le procès d'un homme, accusé de violence et viols répétés par 3 de ses ex-compagnes dont 2 témoignent à visage découvert. J'ai fini en pleurs.

Alors on se souvient pourquoi on se bat et on se redresse.